La Canne et l'Aveugle
Sourire et rire en même temps
Vivre sa vie et penser au moment et à l’instant
Des gens voient et survivent
D’autres ne voient rien et vivent
Et la différence n’est pas plus grande
Nous sommes tous pareils comme des guirlandes
Sur cette terre où règnent les incorruptibles qui commandent
Les baratineurs et les jongleurs étourdis qui réprimandent
Mais les aveugles sont pauvres en lumière mais heureux quelque part
Ils marchent comme des somnambules sans barrières
Regardant le ciel amoureux et épris
Des étincelles qu’ils espèrent voir un moment
Alors que l’espoir n’arrive nullement
Et que le miracle n'existe plus réellement...
Ils ont une amie silencieuse qui les ressent
Qui pour eux a une grande affection
Ils n’osent la partager
Et Rien ne pourrait la dégager
Sauf s’ils la laissent tomber comme une peau usée
Et toi, l’absent tu es sans humour puisqu’aveugle tu l’es
Et si ton amie te quitte rien ne pourrait te supporter
Tu ne connais point de couleurs
Tu ne connais point le jour et sa lueur
C’est la nuit ton refuge
Et ton coeur ton seul juge
L’ombre et le sombre t'habillent
Tes yeux ouverts ne quittent jamais le ciel
Comme un amoureux trop épris des étincelles...
Et tu poses ta main sur le vide tâtonnant
Cherchant l’épaule de ton amie t'y cramponnant
Que tu aimes peu des fois
Que tu détestes mille fois
C’est ton amie éternelle malgré tout
Qui ne pourrait te laisser sans compagnie
Car elle t’aime beaucoup sinon trop
Ton amie de toujours si silencieuse
Elle te ressent mais jamais ne vient vers toi
Car elle ne bouge que si tu la ramènes vers toi
Pour aller quelque part ensemble faire quelques pas
Marcher doucement de peur de trébucher
Ou heurter un coin d'un mur
Heureusement que l’air n’appartient à personne
Elle est là jours et nuits cette amie
Aveugle elle aussi mais pire encore
Car elle n'a ni yeux pour voir
Ni voix pour parler et pour te guider
C’est trop amusant de faire le pied de grue
Mais trop fatigant de rester debout
Et de supporter ton poids ...
Tu lui fais tes confidences
Elle les écoute silencieuse
Ta douleur est sienne
Tu oses la partager avec elle
Rien qui puisse la dégager
Et si elle part rien ne pourrait te supporter ...
Rubilite Le Rubis
le 5/07/2010
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